14 ans et déjà maman.


J'écris, j'efface, puis je recommence. Je ne sais absolument pas comment commencer cet article, comment vous racontez l'histoire qui a bouleversée ma vie. Comment pourrais-je raconter cette vie de maman-ado, ces étiquettes qu'on m'a collé et surtout comment raconter comment ce passe la vie d'une maman quand on a 14 ans ?

J'étais alors en 4ème (oooooh, l'époque du maquillage bien noir partout et surtout des garçons), je m'occupais pas franchement de grand chose à part des cours et je n'avais qu'une seule amie. Les garçons, ce n'était pas trop mon délire ! Et puis de toute façon, j'avais pas l'air de les intéresser non plus mdr. Jusqu'au jours où j'ai rencontrée ce garçon, celui qui a changer ma vie à jamais.
Une relation très compliquée, remplit de "je t'aime, moi non plus" mais de tellement de passion.. Jusqu'au jour où cette relation pourtant si fusionnel, s'arrête car vous vous aimez à la haine.
Une semaine après cette rupture, je tombe malade. Je vomis, je ne fais que ça.. Mon père décide donc d'appeler un médecin, une simple gastro d'après lui ! (Ma simple gastro s'appel Luciano est à 6 ans..)
Après une semaine de vomissement continue, mon père décide de revoir le médecin tout en lui faisant part qu'il y a encore quelques semaines j'avais un copain. Bien sur, le médecin a demandé une prise de sang. La journée passe, je dois attendre 17h30 pour aller chercher mes résultats. Je stresse, je me demande si c'est réellement possible, je commence à flipper ça y est. (sans oublier que forcément quand tu as eu un rapport à 14 ans tu oses pas trop le dire à ton père, enfin moi j'avais pas osée jusqu'à la du moins) 
17h30, je pars chercher les résultats. Arrivée au laboratoire, la nenette me fait clairement comprendre qu'étant mineur je ne peux accéder à mes résultats et que c'est mon père qui va devoir venir les chercher. Tellement en colère, je m'en vais, je stresse, j'ai une putain de boule au ventre et surtout je veux savoir avant mon père. J'arrive donc à la maison, et j'entend avant même de voir mon père la pire phrase que j'aurais pu entendre à ce moment la... "Merci de m'avoir appeler docteur, bonne journée" et merde, me suis-je simplement dit. C'est alors que je suis rentrée dans la pièce, comme-ci je n'avais rien entendu. Je n'ose pas regarder mon père dans les yeux, pourtant il le faut.. Nos regards ce croisent, et à cet instant il m'a lancé "et bien FÉLICITATION tu es enceinte" EN QUOI? J'ai rien compris, et avant même que je n'ouvre un seul mot mon père parti dans un profond sanglot, suivit d'un relèvement presque total et d'un "je serais là, peut importe ce que tu décides". Voilà comment j'ai appris la grossesse de Luciano, pas très fun vous allez me dire.. Mais j'en garde de profond souvenir. 

La grande aventure commencée.. Moi, Chiara, petite collégienne, j'attendais un bébé. J'ai mis quelques jours à redescendre de cet annonce fracassante
Je n’ai malheureusement que très peu de souvenir de ma grossesse.. C’est d’ailleurs l’un de mes plus grand regret : avoir oublier ces moments si précieux. C’est vraiment compliqué de se rappeler cette période alors que je n’arrivais même pas à réaliser ce qu’il m’arrivait. J’étais perdu entre mon moi adolescent qui ne savait absolument pas ce qu’il se passait et qui était complètement brisée par son premier amour de jeunesse (ouais bah ouais forcément, c’est aussi ma première déception amoureuse) et l’autre partie de moi complètement heureuse et s’apprêtant à devenir maman. 
Je passais la plupart de mes journées a pleurer a cause de la douleur de cette repture, la peur de donner naissance à cet enfant dans une situation familiale brisée et tellement compliquée. 

Tout c'est très vite enchaîné pourtant malgré moi : échographie de datation, déclaration de grossesse, ouverture de compte.. BREF c'était la folie. Et derrière cela je continuais à aller au collège.. Tiens d'ailleurs, parlons-en de ce fameux collège et de l'arrivée de cette mega giga bombe que j'avais lancer. 
Vous vous doutez bien que la nouvelle est très mal passée, ça passait par les élèves qui t'insultent de tout les noms aux parents d'élèves qui se permettaient de faire des réunions dans notre dos parce que vous comprenez "Chiara donne un très mauvais exemples pour nos filles!" Mdr, c'est vrai que ta fille m'a attendu tiens ! Je vous jure, j'ai vécu l'enfer. Je mangeais seule, j'allais en pause seule, je montais au collège seule. Mes journées étaient rythmés par des insultes continuent, des regards persistants, des moqueries.. Et le soir ? Et bien le soir les gens continuaient de verser leurs haines envers moi sur les réseaux sociaux. On m'harcelait de message, d'insulte, je n'étais jamais tranquille. Tout le temps, il y avait quelqu'un pour me rappeler que c'était "horrible" ce qu'il se passait dans ma vie.  Je me suis donc coupée du monde à ce moment là et j'ai tout simplement supprimée tout mes réseaux sociaux. Cela n'empêche pas les insultes dans la cours ainsi que les regards et les moqueries, mais quand je rentrais chez moi,  je n'avais qu'une seule chose en tête : MON BEBE. 

La grossesse avancée, j'ai vécue avec beaucoup de chance la révélation du sexe de bébé dès la première échographie ! C'était le 9 mars 2012, je m'en souviens comme si c'était hier. Je rêvais d'avoir une fille, mais lorsque mon gynécologue (le même qui m'a suivit 5 ans plus tard pour Maryna)  m'annonça que j'attendais un petit mec, je suis restais la femme la plus heureuse du monde. J'allais avoir un fils. Les semaines se sont écoulées, je préparais avec impatience l'arrivé de mon petit garçon, sans même savoir comment j'allais l'appeler mdr. Quelques aller à l'hôpital pour quelques petits problèmes de santé sans gravité, les nausées du matin qui continuaient malgré la fin du premier trimestre, et toujours prise par l'école bien évidemment.

Un autre moment fort de ma grossesse, la deuxième échographie ! Quel bonheur de revoir bébé, bien grandit et toujours petit mec mdrrrr (j'avais trop peur qu'on me dise que c'était finalement une fille). Tout continuer son cours, j'arrêta les cours dans mon cinquième mois de grossesse car j'avais beaucoup trop de stress accumulés qui me créer des contractions. Le collège, les moqueries, mon ventre qui devenait beaucoup trop gros pour le cacher.. Je n'y arrivais plus, je ne me sentais vraiment plus, je ne supportais plus le regard des autres. J'ai alors arrêter, et continuer de mon côté, chez moi, en cachette. A 6 mois et demi de grossesse, je passais le brevet. J'y suis allée, mon ventre était plus gros que jamais (en même temps avec déjà +15 kilos sur la balance..), j'ai affrontée tout ses regards oppressants, méchants, jugeant, rabaissant.. Et j'ai passée mes épreuves. Quelques semaines plus tard, j'apprenais l'avoir obtenue avec mention bien, et surtout j'étais acceptée en seconde général alors plus rien à faire.
J'ai eu beaucoup de chance car les derniers mois de ma grossesse étaient pendant les grandes vacances (la canicule c'était moins chouette enceinte de 7 et 8 mois), j'ai pu grossir et profiter seule avec ma famille sans les regards. Pas de rentrée par contre pour moi cette année là, enfin du moins pas en septembre ! Luciano devait pointée son petit nez le 19 septembre. Fin de grossesse tranquille avec une légère frayeur d'accouchement prématurée à 34SA, évitée grâce à une hospitalisation de 2j.
J'attendais patiemment le plus beau, le plus bouleversant, le plus fou jours de ma vie. 

C'est sans le savoir qu'un matin comme tout les autres je me réveillais avec la sensation d'être mouillée, clairement comme si je m'étais pisser dessus (pas glamour ouais je sais).
Mon père qui avait eu la bonne idée d'aller faire son tour en ville du matin, n'avait bien sur pas pris son téléphone... Donc me voila, marchant dans tout le salon comme un canard avec du liquide me coulant le long des jambes... (toujours pas glamour désolée, mais c'est pas le pire attendez mdr) Bref, mon père a finit par rentrer, et on a finit par aller à la maternité quand même ! Mais bon, vue que j'ai pas de bol, premièrement les contractions ne sont pas arrivés tout de suite... Deuxièmement quand elles sont arrivés par contre les salopes (pardonnez ma vulgarité, mais vous comprendrez si vous avez accouchés.. Pour les autres... Vous inquiétez pas c'est merveilleux un accouchement ! ou pas) elles m'ont bien fait crier et j'ai ordonnée une péridural ! C'est là qu'interviens le troisièmement.. On était dimanche, il n'y avait qu'une seule anesthésiste disponible et l'hôpital était blindé d'urgence. Merci mon fils, tu choisis bien ton jours toi. Donc on m'a clairement fait comprendre que j'allais devoir attendre et souffrir en silence. Après 6h d'attente, de souffrance, et une ouverture de col a 5cm c'est la délivrance : on me pose la péridural. Je ne sens plus rien, mis à part la descente de bébé dans le bassin, je me repose, j'appelle ma tante, je discute avec mon père qui est à mes côtés. Et a 21h on vient me dire qu'il va falloir commencer le travail.. Je ne stress pas, je suis confiante, zen et complètement soulagée. 21h15 on me met en position, 21h16 je fais pipi sur la table d'accouchement (je vous avais prévenu que c'était pas glamour), à 21h17 j'ai la honte de ma vie mais je donne tout ce que j'ai pour enfin voir la bouille que j'ai tant attendue.. A 21h30 le coeur de Luciano ralentit, les sages femmes me disent alors que j'ai trente minutes pour le sortir sinon nous serons obligés de passer en césarienne.. Je donne tout ce que j'ai, toutes mes forces..


A 22h04, le 9 septembre 2012, on me pose mon fils, Luciano Aldo Armando Vitaliano-Tarde dans les bras.
Je deviens alors maman d'un merveilleux petit garçon, à 14 ans seulement.
Les jours à la maternité ont été très compliqués, Luciano comme pour me rassurer et me confirmer qu'il était bien là, avait un besoin constant d'être sur moi, contre moi. Nous avons fait du cododo et des nuits très courtes pour ses 4 premiers jours de vie.




Le retour à la maison fit des plus intense, les visites à la famille, l'organisation à trouver, et surtout apprendre à être maman n'était vraiment pas simple. J'avais cet petit chose dans mes bras, qui ne réclamait que moi, et j'étais la personne la plus heureuse. La première semaine, mon papa m'a beaucoup aidé pour les nuits. J'ai eu une chance incroyable de l'avoir à mes côtés dans ces moments si difficile pendant lesquels je me sentais terriblement seule et abandonnée. Il était mon soutiens le plus pur, le plus sincère, le plus véritable.
Tout c'est mit en place assez rapidement, et alors que mon fils avait à peine deux mois, je faisais ma rentrée au lycée. J'étais devenue l'ovni, celle à qui on ne parlait presque pas. J'ai eu beaucoup de mal à me faire à cette nouvelle vie, cette nouvelle vie qui m'avait apportée tellement mais qui me prenait tellement de chose également.
J'ai continuée à jongler entre le rôle de maman, celui de lycéenne et d'employée.
Je faisais des petits boulots à droite à gauche pour avoir de meilleur revenu qui me permettait de gâter mon fils, et de nous faire une peu plaisir.
Les mois ont ensuite défilées, et grâce à ma volonté de faire j'ai eu l'accord d'une juge aux enfants pour enfin avoir MON appartement. C'est alors avec beaucoup d'acharnement que pour mes 15 ans je posais mes premiers cartons dans mon chez moi. Une nouvelle organisation c'est alors mis en place... Nounou, lycée, nounou, bain, biberon, devoir, dodo. C'était ça tout les jours, hors-mis les weekends et vacances qui eux étaient composés de la catégorie "boulot" en plus de tout ça.
J'ai finalement changée de lycée, et je suis partie sur des études dans le commerce.
Rien avait changer en ce qui concerne les critiques et tout le reste, vous vous en doutez bien. Mais j'ai beaucoup rit lorsque quelques années plus tard je vis certaines personnes qui me crachaient dessus faire pareil ou bien sortir avec le papa... Hum vous rendez-vous compte de l'ironie de la situation?

BREF, trêve de plaisanterie. Après 4 années à me battre, a faire semblant que tout me passait au dessus et a me battre pour une seule personne... J'ai obtenue mes diplômes. Pour Luciano, pour son avenir, pour nous. Depuis qu'il m'avait regardé pour la première fois avec ses jolies yeux et ses petits cheveux blond vénitien, je savais que mon devoir était de le rendre jusqu'à la fin et encore après.
J'ai toujours su quelle éducation je souhaitais lui donnée, je connaissais mes ambitions pour lui et pour moi même. J'ai toujours voulu son bonheur, et qu'il soit fière de dire plus tard "Ma maman m'a eu à 14 ans, mais elle a été la meilleure maman qu'on puisse rêver" 

Aujourd'hui j'ai 6 ans de plus, un petit garçon qui est entré au cp et une petite fille merveilleuse de 6 mois. Je n'ai pas changée, je continue à me battre pour mes enfants. Après toutes ces années, les critiques s'en sont allés avec le temps qui passe, elles aussi. J'ai su prouvée au monde entier qu'on peut avoir n'importe quel âge et être une excellente maman. L'amour et la volonté sont les seuls choses nécessaires à la vie d'un enfant. Aujourd'hui ce petit garçon qui a bouleversé ma vie est un petit garçon plein de vie, curieux, intelligent, sensible, protecteur, aimant et tellement encore.. Je n'ai besoin de rien d'autre. Le voir devenir la personne qu'il devient me comble de bonheur. Il me prouve tout les jours que j'ai donnée le meilleur de moi même, et que grâce à ça ill devient un petit garçon épanoui. Oui, cet enfant que tout le monde à insulter avant même qu'il ne sente l'air frais sur son doux visage. Cet enfant qu'on a condamné par simple jalousie ou jugement attife.
Il est merveilleux et incroyable, j'ai réussie, c'est tout ce qui compte.

J'ai été maman à 14 ans, et je ne changerais rien à mon histoire.



Pour les jeunes femmes de 14 à 18 ans qui attendent un enfant, je vous dirais simplement de garder espoir ! Vous devrez vous battre 10 fois plus fort, prouver votre valeur en tant que maman 10 fois plus que n'importe quel autre maman, vous faire entendre 10 fois plus car on ne vous prendra jamais au sérieux, vous allez devoir travailler 10 fois plus qu'un autre jeune. Vous devrez vous battre, comme une lionne, comme une guerrière. Mais ce qui vous attend derrière est tellement merveilleux que ça en vaut la peine.

Et en ce qui concerne les très femmes qui en me lisant ce sentirait "pousser" par le fait de faire un enfant jeune, ou "rassurer" dans votre idée... Sachez que je ne prône par la maternité si jeune. Un bébé a besoin de stabilité, d'un revenu énorme, de ses deux parents dans une relation stable et durable. Oui j'y suis arrivée moi, mais vous avez tout le temps devant vous. Prenez le temps de vous construire, de vous instruire, de créer une situation parfaite et ensuite envisagée votre maternité. La vie est malheureusement devenu très compliquer, et c'est aujourd'hui inconscient de faire un enfant sans des salaires à la maison.

Merci de m'avoir lu jusqu'ici, cet article sera sûrement l'un des plus longs postés sur le blog, mais il me tenait beaucoup à coeur. Je n'ai pu tout expliquer, tout écrire, tout raconter. L'histoire est longue, et pleine d'embuche, et il reste des parts de vie privée, ce que vous comprenez j'en suis certaine.
Encore merci à tout ceux qui m'ont soutenus toutes ces années, à tout ceux qui sont partis et qui nous on laissé.

xoxo

JUSTMOM

Ps : Pour des raison de vie privée (et parce qu'il y a toujours des personnes pour parler sur moi et aller tout raconter au papa ou à sa copine), je ne parlerais pas du papa de Luciano sur le blog comme je le fais déjà sur Instagram. Notre histoire est très compliqué et surtout très personnel, je ne veux en aucun cas que Luciano apprenne certaine chose en tombant un jours sur un de mes articles. Le papa ne désire surement pas non plus voir sa vie complètement dévoiler sur internet, ce que je respecte tout à fait et ce qui explique aussi pourquoi moi même je ne vous ai pas raconté tout les détails dans cet article. Son papa est une personne que je respecte beaucoup et pour qui j'ai énormément d'estime. Notre relation est la notre et elle a sa part de vie privée, elle ne regarde personne. Merci de votre compréhension. 

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